T O P I C R E V I E W |
TheSnake |
Posted - 06/23/2004 : 08:37:05 Hi, don't know if this article has been already posted. It was in "Libération", one of the french most important newspaper, on monday 14 june (day of the second concert in Paris). This is in french, and I don't have the time to translate it know, sorry, but maybe someone will translate it soon (I'll try as soon as possible). The main part of the article is about the financial aspect of the reformation. The journalist writes a short story of the band and the reasons of this tour. But he also says something like: at least, this band is not hypocrite like many others, and this late success is nothing else than justice. Same thing for the report of the first gig in Paris: no lights (or nothing very impressive), 25 euros T-shirts, ... But an incredible concert, very intense with a great setlist and no bullshit talking between the songs: pure ROCK!! Pixies are a better live band than before. So, nothing very original, but good to see that a big national generalist newspaper makes a 2 pages articles about the band.
Here is the article (and sorry for my english...):
Le cachet Pixies
Le groupe culte américain reformé remplit le Zénith dans le cadre d'une tournée mondiale très lucrative.
Par Alexis BERNIER et Gilles RENAULT
lundi 14 juin 2004 (Liberation - 06:00)
Aujourd'hui âgée de 29 ans, Juliette a découvert Pixies l'année où le groupe se séparait. «Je les écoute en boucle depuis l'adolescence, sans me lasser. Il existe un évident attachement affectif, dans la mesure où leurs chansons ont scandé toutes ces années où moi-même je me découvrais. Or, il y a chez eux ces composantes à la fois romantiques, rebelles et mélancoliques dans lesquelles beaucoup, comme moi, ont dû se reconnaître.» Seul hiatus, «immense regret» même, la jeune femme n'avait jamais vu Pixies sur scène. Comme manifestement la majorité des zélateurs qui ont, depuis lundi dernier, comblé cette lacune en prenant d'assaut le Zénith de Paris, où Frank Black s'en venait récupérer un sceptre abandonné treize années auparavant.
(Rattrapage. Lancée le 26 mai en Islande, le pan européen de la tournée Pixies 2004 n'est, de fait, qu'une longue ovation antidatée, de salles prestigieuses (Brixton Academy de Londres...) en festivals phares (Eurockéennes de Belfort, Roskilde au Danemark, Werchter en Belgique...). Ce qui s'appelle rafler la mise, l'expression prenant ici toute sa mesure quand on sait les motifs principalement mercantiles ayant présidé à une reformation sur laquelle les quatre ex-associés eux-mêmes crachaient encore voici peu. A contrario, on pourra aussi saluer là une forme de franchise détonnant avec l'habituelle camaraderie de façade affichée en pareille circonstance.
Sans nouvel album à l'horizon, une compilation (de plus), Wave of Mutilation, corrobore la dimension commerciale du retour. Sans compter le merchandising conventionnel (tee-shirt à 25 euros) et, petite idée qui fait son chemin on l'a vue récemment appliquée par les Allemands de Einsturzende Neubauten la vente in situ du live sur les dates américaines, dès la fin du concert.
Prosaïsme cynique? Certes, mais aussi forme de recouvrement, après tant d'années en pointillés. Frank Black, qui se vivait très bien en despote au temps de la splendeur Pixies, n'est jamais parvenu, ensuite, à attirer les foules sur son seul nom. Quant aux trois autres, hormis l'épisode Breeders des soeurs Deal, ils n'ont pas touché les dividendes de leurs prouesses communes.
Pixies démantelé, à l'aube des années 90 (Trompe le monde, leur album testamentaire, date de 1991), le groupe aura eu tout loisir de ruminer sa gloire évanouie. D'autant que, sur ces entrefaites, un invraisemblable chapelet de disciples (Nirvana en tête) leur mangera la laine sur le dos, prospérant là où ces expat' logés par le label anglais 4AD, alors en plein boom avait dû se contenter du statut suprêmement frustrant de groupe culte, propulsant ses refrains aigres-doux pour un public blanc aussi béat que jugulé.
Karaoké géant. Et nous voici en 2004. La fulgurante carrière de Pixies a paradoxalement joué en sa faveur. Avec une discographie «active» comprimée sur quatre ans, le groupe n'a pas eu le temps de dilapider son crédit. Mieux, à l'instar de Juliette, c'est une légion de jeunes adultes qui affluaient lundi dernier «en pèlerinage» au Zénith, pour communier lors d'un karaoké géant où, de la fosse aux derniers rangs des gradins, chacun reprenait en coeur les paroles, étranges mais simples, griffonnées il y a quinze ans par celui qui se faisait alors appeler Black Francis.
Aussi réussie soit-elle, cette tournée étant destinée à remplir le tiroir-caisse, aucun dollar n'a été gaspillé pour la déco ou l'éclairage. Seule «excentricité», quatre sphères en aluminium, dont la fonction restera mystérieuse, jusqu'à ce que les tubes de néons qu'elles contiennent s'éclairent faiblement, à l'approche des rappels.
Qu'importe, ce jansénisme sied à l'intensité des Pixies. Et personne n'espérait voir Pink Floyd à Pompéi. Frank Black n'ayant jamais été un grand communicateur et ce triomphe étant forcément équivoque pour qui jurait encore hier ne plus jamais vouloir croiser le regard de Kim Deal , il ne gaspille pas non plus sa salive à saluer une foule plus émue que lui, avant de défourailler une heure vingt d'un concert aussi intense qu'un show des Ramones à la meilleure époque.
Tout le répertoire. De Bone Machine à Velouria, le «best of» s'égrène en apnée, toutes guitares hurlantes, à la lisière du seuil de tolérance physique. Que les fans se rassurent, ils jouent TOUT, même les faces B (Into The White, In Heaven, la chanson écrite par David Lynch pour son premier film, Eraserhead). Mais ce tout se concentre autour des premières années, pour illustrer une sélection conservatrice du «son Pixies», oubliant la surf music tordue et les compositions plus alambiquées de Trompe le monde, au profit des hymnes les plus tranchants (I Bleed, Monkey Gone to Heaven, Ed is Dead, I've Been Tired...). De même, ayant compris que ses hurlements font partie des «fondamentaux» attendus, Frank Black démontre à tout bout de champ qu'il fait encore très bien le cochon qu'on égorge.
Toujours cruellement posée dans le cadre d'une reformation, la question du «physique» est surtout douloureuse pour David Lovering qui perd ses cheveux cachés derrière ses fûts et Kim Deal dont l'allure de camionneuse s'est considérablement étoffée au point de ressembler, dans son informe T-shirt orange, à un maton dans un film de prison de femmes de Roger Corman. Pendant tout le concert elle regardera la fosse, un sourire maternel un peu triste sur le visage. Quant à Frank Black, qui a encore (un peu) grossi, on dirait un Culbuto avec une guitare.
Pied au plancher. Ces vilenies formulées, il faudrait être d'une particulière mauvaise foi pour écrire, dans un bâillement blasé, «C'était mieux avant». Inégaux sur scène jadis, les Pixies ont donné lundi dernier un excellent concert, dans le genre mur du son pied au plancher. Peut-être l'un des meilleurs qu'ils aient jamais offerts à Paris.
Et le verdict de Juliette, «trempée de sueur et heureuse» : «J'ai surtout été marquée par l'accueil apocalyptique du public. Quant aux musiciens, ils ont fait ce à quoi je m'attendais et me sont même apparus presque sympathiques !»
Like the reign of Mastodon, like the alleys of old Lyon I'll be blue |
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